Challenge
Hero banner image
Logo du métro de Londres
Format
Le lab

À Londres, le métro chauffe logements et bureaux

3 min

Description

Dans le quartier d’Islington, au nord de la capitale britannique, la chaleur perdue du métro est récupérée pour chauffer des centaines de logements et de bureaux, réduisant à la fois les émissions de CO2 et la facture énergétique.

Components

Il fait chaud à l’intérieur du tube londonien, si chaud qu’il est presque insupportable de se rendre au travail certains jours d’été. La faute à ses tunnels cylindriques, profonds et mal ventilés.

La Central line, en particulier, bat régulièrement des records de chaleur. Durant l’été 2017, la température y atteignait 35,5 °C, dépassant de plus de six degrés la limite légale fixée par l’Union européenne pour le transport de vaches, de moutons et de cochons…

Même pendant l’hiver, le fonctionnement des trains génère suffisamment de chaleur pour qu’il soit nécessaire d’évacuer l’air vers l’extérieur. Un gâchis, quand on sait qu’il est possible de récupérer et de valoriser la chaleur perdue.

Pour une grande ville comme Londres, la réutilisation de cette ressource représente un formidable potentiel d’économie d’énergie.

Selon l’Autorité du Grand Londres, elle pourrait permettre de répondre à 38 % des besoins en chauffage de la ville.

C’est pour tirer parti de ce potentiel que la municipalité d’Islington, au nord de Londres, a lancé un projet de récupération de la chaleur perdue du métro, en partenariat avec Transport for London (l’organisme public en charge des transports en commun de la capitale) et la compagnie d’électricité UK Power Network.

L’objectif est d’alimenter plusieurs centaines de logements et d’entreprises en chauffage d’ici la fin de l’année 2019 grâce à la chaleur de la Northern line, l’une des plus vieilles lignes souterraines du métro de Londres.

 

Souffler le chaud et le froid

La chaleur perdue, rejetée entre 18 °C et 28 °C, est récupérée d’un conduit d’aération, puis portée à environ 70 °C par une pompe à chaleur. Grâce à un échangeur thermique, elle est ensuite acheminée sous forme d’eau chaude vers un réseau de chauffage urbain existant, qui récupère déjà la chaleur perdue d’une centrale électrique pour alimenter entre 700 et 800 logements.

Cette initiative constitue la deuxième phase d’un projet plus vaste, lancé en 2012 et dénommé « Bunhill Heat and Power Network ». Elle s’inscrit dans le cadre du programme européen CELSIUS, qui coordonne et cofinance les efforts de plusieurs grandes villes européennes pour améliorer l’efficacité de leurs réseaux de chauffage urbain.

L’apport de la chaleur perdue du métro londonien permet d’alimenter 500 habitations supplémentaires. Pendant l’été, le système pourra être inversé pour injecter de l’air frais dans les tunnels du métro.