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Le lab

Des machines vivantes pour purifier les eaux usées

3 min

Description

Plutôt que d’utiliser des produits chimiques pour traiter les eaux usées, un biologiste américain a choisi d’imiter la nature.

Components

La nature offre de nombreux bienfaits pour l’Homme : approvisionnement en eau, nourriture ou matériaux de construction, séquestration du dioxyde de carbone, régulation des climats, recyclage des déchets organiques, pollinisation des cultures, ou encore épuration naturelle des eaux. C’est de ce dernier bienfait que le biologiste américain John Todd s’est inspiré pour imaginer des « machines vivantes » qui recyclent les eaux usées grâce à l’action combinée d’une variété d’organismes vivants.

Une « machine vivante » est un système autosuffisant de traitement des eaux polluées et de phytoépuration qui imite le processus naturel de purification des cours d’eau et des zones humides. En partie naturel, en partie artificiel, le dispositif repose sur une série de bassins – chacun formant un écosystème spécifique – reliés par des tuyaux et contenant des centaines d’espèces végétales et animales (dont la taille varie de la bactérie à l’arbre) qui coexistent en parfaite symbiose.

L’ensemble s’apparente à une chaîne alimentaire. En traversant ce système, les eaux usées sont exposées à différents organismes vivants, qui se nourrissent des pathogènes et des polluants.
 

Drôles de machines

Les bactéries transforment les matières organiques comme l’ammoniaque en nitrates. Ces derniers sont assimilés par les algues, qui servent de nourriture au zooplancton et aux escargots. Les poissons mangent le zooplancton, et leurs déjections, riches en azote, phosphore et potassium, constituent une source de nutriments pour les plantes telles que les joncs, les roseaux et les jacinthes qui épurent l’eau du bassin. Une étonnante machine écologique qui fonctionne à l’énergie solaire !
 

Innovation et phytoremédiation

Les drôles de machines de John Todd sont un exemple parfait de phytoremédiation, qui désigne l’ensemble des technologies utilisant les plantes pour éliminer ou contrôler des contaminations du sol, de l’eau ou de l’air provenant d’activités humaines. Cette approche innovante de la gestion de l’eau lui a valu de nombreux prix.

Depuis la création en 1988 de la société JTED (John Todd Ecological Design), visant à promouvoir ses systèmes d’ingénierie écologique et à les commercialiser sous l’appellation « Eco-Machine », John Todd a installé des machines vivantes un peu partout dans le monde.

Le biologiste a démontré que les dispositifs d’épuration naturelle de l’eau étaient viables, dans différents contextes et sous toutes les latitudes, qu’il s’agisse du traitement des eaux usées domestiques et des eaux industrielles ou de la dépollution des milieux aquatiques fortement contaminés. La nature a encore beaucoup de choses à nous apprendre !