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Le vrac s’installe jusque dans les pharmacies

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Pour limiter les emballages à usage unique, les produits en vrac se développent aux rayons alimentation, hygiène et vêtements. Et pourquoi pas en pharmacie ? Mustela, marque de soins pour bébés et enfants, relève le défi.

Components

Acheter en vrac est devenu un geste clé en faveur de l’économie circulaire. D’abord parce que cela contribue à réduire la production de déchets, notamment plastiques. Les emballages représentent une part importante de nos poubelles et, chaque année, 8 millions de tonnes de plastiques finissent dans les océans à travers le monde selon l’Organisation des Nations Unies (ONU). Ensuite parce que le vrac limite le gaspillage, en permettant d’acheter la quantité juste.

En France, selon une étude de Nielsen, 40 % des consommateurs achètent régulièrement en vrac. Si les motivations sont diverses, Nielsen souligne « une prise de conscience des enjeux de l’emballage ». 61% des foyers souhaitent ainsi trouver plus de produits en vrac dans leurs magasins. Et pourquoi pas jusque dans les pharmacies ?

C’est l’idée de Mustela, marque française de soins connue pour ses produits pour bébés et enfants, qui a décidé de tester la vente de produits en vrac en pharmacie. Une première qui s’inscrit dans une démarche plus large.

« Dès 2010, nous avons mis en place une politique d’écoconception pour nos produits Mustela qui nous a permis d’économiser 129 tonnes de plastique et 78 tonnes de carton et de faire que 100 % de nos flacons sont recyclables. Aujourd’hui, cela ne suffit plus, l’économie circulaire et la réduction des déchets sont pour nous la voie à suivre pour proposer un système plus vertueux. »

Karen Lemasson, Directrice RSE et Open Innovation des Laboratoires Expanscience, propriétaires de la marque

Deux pharmacies pour commencer

L’expérimentation de Mustela a débuté au mois de juin 2020 dans une pharmacie de Paris et une autre située dans le département du Maine-et-Loire.

Des machines à vrac ont été installées dans les officines participantes, avec deux produits proposés aux clients : du gel lavant bio pour toute la famille et du gel hydroalcoolique. La marque a également mis à disposition des clients des flacons en verre réutilisables et consignés baptisés « Reviens », pour permettre aux clients d’acheter facilement ces produits sans emballage.

Le fonctionnement est très simple : il suffit de placer le flacon dans la machine en libre-service et de le remplir de la quantité de produit souhaitée. Lorsque les clients ramènent leur flacon en pharmacie, ils ont deux options.

S’ils souhaitent racheter un produit Mustela en vrac, un flacon propre leur est fourni. S’ils ne souhaitent pas faire de nouvel achat, le montant de la consigne leur est remboursé (3 euros).

Chaque flacon rapporté est lavé avec soin pour garantir la sécurité et la qualité du produit qu’il contient. Un vrai défi dans le secteur pharmaceutique où les protocoles sanitaires sont extrêmement exigeants.
 

Extension en 2021 ?

Mustela a choisi de tester ce nouveau mode de distribution avant une éventuelle extension à d’autres pharmacies en 2021. La marque souhaite observer comment les utilisateurs s’approprient cette nouvelle offre pour identifier les points forts et d’éventuels axes d’amélioration.

Martin Trotel, l'un des deux pharmaciens participant à l’expérimentation, dresse un premier bilan : une soixantaine de gels, hydroalcooliques comme lavants, ont été vendus en deux mois ; les consommateurs « trouvent le concept intéressant et ludique ».

Mustela ne compte pas s’arrêter là. Les produits pour bébés aussi sont désormais embarqués dans la boucle de l’économie circulaire.